Qui est Marie Mons ?
Moi même, avec la nudité on peut cacher mais pas tricher.
Comment définirais tu ta série ?
Il s’agit d’une déambulation en quête d’une identité réelle ou construite ; créer ce personnage fantomatique, l’incarner et le faire évoluer dans cet immense hôtel abandonné.
Pourquoi avoir choisi d’orienter ton travail sur les questionnement de l’intime ?
L’intime, c’est un prétexte pour parler de ce que l’on a au fond de soi, de ce qui nous émeut et nous fait vivre, c’est notre singularité en tant qu’individu.
Que représente le corps et la nudité pour toi ?
Ma différence, mettre en lumière ce questionnement autour du genre, contribuer à faire évoluer les mentalités. Capturer une certaine beauté étrange, peu ordinaire qui déplaira à certains et c’est tant mieux. La perfection au delà d’être impossible est fade, mais nous avons la possibilité de transformer un peu le réel ; avec un appareil photo dans mon cas…
Et le corps féminin ?
Quelque chose de pur, de beau et trop souvent déformé par l’image qu’en donnent les médias. De retour de résidence de 3 mois en Islande dans l’ombre de l’hiver, j’ai pris un peu de recul sur le corps afin de mieux le montrer.
Que représente la fourrure que tu portes dans ta série ?
La fourrure représente l’instinct, l’animal, l’animalité c’est le costume que j’utilise pour cette performance documentée. C’est en lien avec l’errance mais en aucun cas quelque chose de mortuaire…
Entre autoportraits et mises en scène, pourquoi as tu envie de dévoiler une partie de ta vie intime et de ta personnalité ?
C’est un travail introspectif et performatif qui me permet d’être au plus proche de ma démarche, alors c’est forcément une forme de prise de risque. L’important est qu’elle puisse être envisagée dans un dialogue avec le spectateur.
As tu une partie de ton corps que tu aimes davantage mettre en lumière ?
L’androgynie et la silhouette m’obsèdent, la nudité franche m’intéresse assez peu. Ne pas tout dire avec les images… Je resonge avec intérêt en ce moment à l’essai de Tanisaki « l’éloge de l’ombre » qui me guide dans cette démanche labyrinthique.
Que représente pour toi le festival européen de la photo de nu à Arles ?
C’est un honneur d’être invitée par Bernard Minier à partager les cimaises du Palais de l’Archevêché.
Quels sont tes prochaines expos après Arles ?
« Toute nue à la Boucherie » une exposition collective pour cet été pour le Off des Rencontres d’Arles, dans une ancienne boucherie du quartier de la roquette, rue des porcelets, venez nombreux ! Et un autre travail qui s’intitule « Vanités » présenté au loft photo en juillet à Bruxelles.
Crédit photo portrait de Marie : Biju Oommen
Le site de Marie : http://mariemons.fr
Le festival d’Arles : http://www.fepn-arles.com