Cette «performeuse» épicurienne qui danse, chante et joue se qualifie gracieusement de femme des sens, amoureuse du plaisir et du désir. Après avoir parcouru l’Europe et les États Unis comme danseuse de ballet, elle s’installe à Paris et se met en scène dans des shows «Érotic Rock» entourée d’un trio guitare-basse-batterie. Dans son univers sensuel et poétique, elle y prône « Liberté, Egalité et Sexualité». Cette «décomplexée du cul» qui a 35 ans me confie être est une femme accomplie, heureuse, et conquérante signe l’intégralité de ses textes. Elle s’amuse des anecdotes de ses amis, rejète les inégalités, balance le sexe aseptisé et ne manque pas de proposer quelques idées … En attendant son prochain grand show une nuit Rock’n’love au Bus Palladium à Paris le 6 novembre, La Palombe me parle de sexe, d’amour et autres coquetteries …
Qu’est ce qui t’a donné envie d’orienter ton travail artistique autour du sexe, de la liberté sexuelle et celle du corps ?
J’ai orienté mon écriture et ma musique vers la liberté sexuelle par amour pour le vertige de la jouissance, la curiosité de la rencontre, et le mystère de l’extase. La liberté du corps est au centre de la recherche chorégraphique. Le travail de la danse m’a beaucoup apporté à ce niveau-là.
«J’aime mon vagin» Pourquoi as tu autant envie de le crier ? Penses-tu que les femmes l’aiment et le connaissent vraiment ?
Peu de femmes sont à l’aise avec leur vagin pour des raisons culturelles mais aussi anatomiques ou psychologiques. Et c’est précisément la raison pour laquelle j’ai écrit cette chanson. Pour que les femmes n’aient plus honte de ce qu’elles sont. C’est un hymne au plaisir! Une revendication à l’acceptation de soi, une revanche de la nature sur l’artificiel. Assumons nos origines animales et ainsi réconcilions-nous avec notre humanité!
T’adresses -tu à elles ?
Je m’adresse à toutes les femmes. C’est une façon de leur dire: « Aimez-vous, aimez votre corps et ne laissez pas les médias vous dicter des comportements sur-naturels, couteux et néfastes (labioplastie de confort, blanchiment de l’anus, épilation définitive au laser…) » . « J’aime mon vagin » est un hymne à la femme et à ses parties! Un titre qui est aussi adressé aux hommes: gouter-le, lécher-le, prenez-le tel qu’il est, et laissez-vous prendre aux pièges de la toison aphrodisiaque…
Penses-tu que les femmes sont réellement libérées ou encore inquiètes face au sexe ?
Les femmes sont actuellement dans une transition. La révolution sexuelle a eu lieu, et la révolution sensuelle est émergente. La liberté des femmes ne pourra exister que lorsqu’elles seront sorties de la dépendance à la consommation sexuelle. Et sur ce point d’ailleurs, les hommes sont dans le même pétrin. La sexualité n’est pas une course à gagner, le plaisir est affaire d’éveil des sens, de mystère et de joie partagée.
Dans tes chansons tu dresses des portraits, tu racontes l’intimité , ton intimité. As tu l’impression parfois de déranger ou de choquer ?
Est-ce-que j’ai l’impression de déranger? L’artiste n’a pas pour vocation d’être politiquement correct. Il est dans son ADN d’être « dérangeant » si j’ose dire. Mais là n’est pas mon moteur. Je cherche à exprimer ma vision, d’une société en crise, pas seulement économiquement mais aussi sexuellement. Dans mes chansons je raconte l’intimité d’une génération, telle que je la perçois avec le plus de clarté possible, sans tomber dans la provocation facile. Les réactions sont souvent touchantes à mon égard: le public est enthousiaste, participatif et m’envoie des messages. Certains voudraient même que mes concerts soient remboursés par la sécu!
Tu as dit que «nous sommes tous des illettrés sexuels» dans une société où la pornographie est partout , comment l’expliques tu ?
La pornographie est partout et paradoxalement nous en avons perdu le désir. A force de consommer, nous nous sommes consumés. Nous devons apprendre à donner du plaisir et à en recevoir, car ce n’est pas inné. Mais pas de panique, c’est une quête joyeuse et infinie…
A quoi ressemblent les nuits de la Palombe ?
Mes nuits de la Palombe sont un laboratoire érotique unique en son genre, mêlant nouveau cabaret, lectures érotiques, concert, expo, défilé de pin up… Une immersion totale dans le monde de la culture d’Eros.
Dans tes shows tu invites les gens à la jouissance, à la baise , penses tu que le sexe est le remède contre beaucoup de maux ?
Attention à ne pas réduire mon travail à « une invitation à la baise ». A travers ma musique, j’invite les gens à une sexualité nourrie, ludique et joyeuse, qui selon moi fait écho à une existence similaire. En somme, je les convie à une créativité sexuelle, qui je le crois, aura des répercutions dans leur notre façon d’être à la vie.
Quels conseils donnerais tu as une jeune fille qui entre dans la vie sexuelle ?
Expérimenter, goûter, sentir, prendre le temps, effleurer, accumuler, réveiller. Aller chercher l’orgasme comme on irait découvrir le trésor d’une grande chasse dont le monde nous révèle les contours.
Une vie sans sexe ?
Demandez à Eve pourquoi elle a croqué cette foutue pomme?
Un amour sans sexe ?
Il en existe des tas, autant que les couleurs de l’arc-en-ciel !
Une vie sans amour ?
Je suis beaucoup trop romantique pour imaginer une vie sans amour…
Une sexualité épanouie pour toi c’est quoi ?
Une sexualité épanouie, c’est une sexualité évolutive, joyeuse et créative ! Aux armes citoyens !
Son site : http://www.juliapalombe.com
Crédits photos : Pascal Brizard photographie
Les crédits photos ont étés oubliés.
Merci
Pascal Brizard photographie
J’aimeJ’aime
Bonjour Pascal,
je suis désolée, je viens d’ajouter votre nom à la fin de l ‘article ! bien à vous. La Renarde.
J’aimeJ’aime