Une émission qui aborde tous les sujets autour du sexe et de l’amour avec tempérament,sérieux et déconne. Convaincue que la sexualité est au coeur de tout, Giulia la décortique dans la bonne humeur accompagnée d’experts et de ses fidèles auditeurs. Au mois d’avril est sorti son premier livre Point G comme Giulia aux Editions Plon, un prolongement naturel de son émission, l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette journaliste pétillante hors-norme…
Qu ‘est ce qui vous a donné envie de mettre à l’écrit votre expérience radio ?
C’est mon éditrice chez Plon qui me l’a proposé à la suite d’un bel article dans le Parisien. J’ai fait beaucoup de presse écrite, mais je ne m’étais jamais autorisée à faire un livre parce que je me demandais ce que j’aurai pu y dire. Là ce sont les gens de mon émission et les experts qui parlent, je souhaitais les mettre en avant. Pendant mes études de lettres, j’ai toujours vu mes camarades dans la souffrance de l’écriture, moi j’ai été dans la joie pendant quatre mois. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir.
Qu’est ce que l’on trouve de nouveau dans votre livre par rapport à l’émission ?
Dans mes émissions, c’est moi mais je ne parle pas de ma vie privée, je garde ma place de relai. Mon éditrice a pensé que ça serait intéressant d’apparaître pas seulement comme journaliste mais aussi comme une femme de 36 ans, qui s’est pris des râteaux, qui est tombée amoureuse … Il y a donc quelques anecdotes et informations, un mix entre la radio et le monde extérieur, ce qui rend le livre plus vivant.
Votre livre est-il un coup de gueule contre la norme et la dictature de la norme ?
Nous sommes emprisonnés dans la norme. Nous pensons toujours à notre sexualité et à l’amour comme s’il fallait être dans des clous, et en dehors d’eux, point de plaisir et point de bonheur. Il faudrait donc appliquer à la sexualité ce désir de normalité, mais il tue le désir tout court ! La sexualité ne peut pas être normée, elle est faite de tellement de facteurs, un mélange d’environnement, d’éducation, de culture, de biologie, de psychisme, et de vécu, à l’arrivée tout ce cocktail est forcément singulier. A la radio, nous avons un réel désir de dire : arrêtons ça, stop! On se perd soi même à trop regarder l’autre.
Qu’est ce que la radio offre de plus que les autres médias pour parler de sexe ?
L’anonymat. Le fait de parler à une voix, on se livre plus facilement et c’est sans danger. Lorsque l’on passe à l’image soit on vous a légèrement forcé la main, soit c’est vous qui êtes allées chercher les caméras pour raconter votre vie sexuelle, cette démarche me pose un petit soucis. La sexualité est chouette aussi parce qu’elle reste intime. A l’écrit il n ‘y a pas la vérité de la voix, sa chaleur et les fantasmes qu’elle suscite, et tout ce qu’elle dit de nous. Son timbre, ses altérations, les silences qui en disent long, une gêne , une pudeur, une hésitation, nous ne sommes pas des robots.
Quelles limites vous fixez vous parce que vous êtes sur le service public ?
Je suis très attachée à la rigueur de l’information, dès qu’il y a un chiffre, une info, elle est sur bétonnée. Je suis journaliste donc on ne déconne pas avec les infos. Les propos discriminatoires, homophobes, racistes n’ont pas leur place dans cette émission, j’ai une tolérance zéro vis à vis de tout cela. Et puis, si quelqu’un insiste sur l’alcool, la drogue, je le stoppe, j’aime bien aussi rappeler pour la capote. Ca fait parti de mon rôle sur le service public, et j’y tiens vraiment. Après, il y a une forme de libre parole parce qu’en matière de sexualité chacun fait ce qu’il veut, il n’y a jamais de jugement moral.
Pourquoi avoir choisi de mettre en avant la vraie vie des gens ?
L’être humain c’est ce qui m’a donné envie d’être journaliste. Je peux passer des heures à regarder les gens. J’avais envie de comprendre comment marche l’être humain, ce qui nous fait rêver, nous fait peur, nous donne des ailes. J’ai toujours adoré écouter les histoires de mes copains et copines jusqu’à pas d’heure, décortiquer dans le moindre détail le pourquoi du comment des amours, de la famille, des emmerdes. J’ai aussi une mère psy, j’ai grandi dans une famille où nous avons toujours parlé de l’humain.
Pourquoi la sexualité ?
La sexualité reste un sujet sur lequel il y a encore beaucoup de travail à faire. Si vous prenez la sexualité au sens collectif et sociétal, on se rend compte que c’est une très bonne grille de lecture parce qu’en regardant ce qui est autorisé ou interdit en matière de sexe on comprend bien la mesure de tolérance d’une société. Et puis, si nous sommes sur cette terre c’est grâce à elle, on va tous à un moment donné faire l’amour à de rares exceptions près…
Sérieuse et déconneuse, quel est le ton le plus approprié pour en parler ?
Les deux ! Lorsque vous parlez de votre sexualité, il y a des moments où elle vous fait mourir de rire, d’autres de peur, elle peut aussi vous foutre en colère. La sexualité c’est tout ça, donc le ton s’adapte en fonction du sujet, de l’émission, du témoignage.
Si vous deviez arrêter de parler de sexe sur quel registre iriez-vous ?
je me tairais ! Ça ferait des vacances à tout le monde ! ( rires). Les discriminations au sens large me touchent de très près. Lorsqu’il s’agit de parler d’intégration, de l’égalité des droits des femmes, des homosexuels. Tous les sujets où il y a un travail d’extension et d’engagement.
Vous a t-on déjà comparé à Brigitte Lahaie ?
Oui, ça me fait marrer. Ca me fait plaisir si on considère qu’elle est à l’antenne depuis 10 ans et qu’elle a plus de 100 000 auditeurs, je les veux bien. Après je ne fonctionne pas comme elle, nous n’avons pas la même cible et pas le même bagage. Brigitte vient du film , elle parle des choses de manière cache et technique et ne vient pas sur les terrains de société comme moi qui suis journaliste.
Etre une femme pour parler de sexe à la radio est ce plus facile ?
Malheureusement oui, je pense que c’est con de laisser la main à un sexe comme dans n’importe quel métier. Je me suis déjà posée la question mais pourquoi sommes nous que des filles à faire ça ? Je pense que les garçons s’autocensurent, ils n’ont pas encore le droit à la réflexion sur l’intime et aux états d’âme. Aujourd’hui nous avons encore le sentiment que les hommes qui se posent des questions la dessus ne sont pas des vrais mecs , il faudrait que les hommes soient toujours au garde-à-vous, en pendaison permanente si je peux me permettre, ils n’osent pas poser ces questions, donc ils ne viennent pas sur ces territoires.
La vie sans sexe ?
Ah c’est triste et dommage. Après si à un moment donné de sa vie on ne s’y retrouve plus dans ses désirs, on a peut être raison de se mettre en pause. Si cette pause dure et devient définitive, je ne pourrais pas. Mais à choisir entre du mauvais sexe ou sans sexe je préfère sans.
L’amour sans sexe ?
Ça va être compliqué au bout d’un moment !
le couple sans sexe ?
C’est chiant.
Le sexe sans Amour ?
Le sexe sans un minimum d’échange, de complicité, de rire je trouve cela triste. Autant se masturber avec un gode.
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