Botox, Ex voto, Excisée, Voodoo, Bankable, Médiévale, ces objets d’Art portent des noms qui expriment une histoire, des coutumes et autres rêveries autour du sexe féminin.
Isabella Chiariotti débute en Italie dans le Design en 3D de la chaussure. Formée auprès d’artisans italiens comme Calzarium puis les français, Les compagnons du devoirs et Maurice Arnould, elle se lance dans la réalisation de chaussures et accessoires faits main et sur mesure. Elle créé des pièces uniques et met en scène des objets liés aux fantasmes érotiques.
Qu’est ce qu’un masque à foufoune ?
Ce n’est ni une lingerie, ni un déguisement. Avec cette série de 10 masques de sexes féminins, je souhaite exprimer les questionnements sur l’histoire, l’héritage, les rites et les fonctions du sexe féminin. Autant d’identités et de possibilités que l’on pourrait revêtir pour se mettre en situation en fonction de nos réflexions souvent controversées, entre fatalisme, fétichisme, douleur et plaisir, soumission et pouvoir.
Comment est née l’idée de cette réalisation unique ?
J’ai réalisé pendant quelques années des chaussures et accessoires entre autres pour Sophie Bernardin et l’équipe du CRAZY HORSE SALOON, pour lesquels j’ai toujours eu une grande admiration. L’habitude était déjà prise de confectionner des chaussures et des strings. J’ai commencé cette série en fin 2009. Mes pièces sont réalisées à partir de matériaux de récupération, comme les clefs, les billets de banque, les filets alimentaires, je suis une glâneuse compulsive, et ce sont ces « trouvailles » qui m’ont guidées bien avant l’idée ou la réflexion sur ce projet, c’est la matière qui s’exprimait.
Avec quels matériaux travailles- tu ?
Par expérience et grande passion : les peausseries, par chance, mes trouvailles de la rue. Quelles qu’elles soient, je ramasse beaucoup (trop), du clou rouillé à la chaise vintage.
Pour chaque masque un message , quels sont ils , pourquoi ?
Pour chaque masque plusieurs interrogations. Parce que nous (les femmes comme les hommes) avons beaucoup d’interrogations sur le sexe féminin, et beaucoup d’histoires. Une qui me vient de ma cousine (qui travaille depuis longtemps sur le terrain des femmes excisées et autres mutilations et maltraitances sur les femmes). Beaucoup de jeunes filles ou femmes vont d’elles-mêmes (et parfois en cachette de leurs parents) se faire exciser pour des raisons propres à elles, et bien souvent par envie d’appartenance à un groupe, quel qu’il soit (comme le fameux « point du mari » qui peut être fait à ses dépends comme sur demande) Autant de questions, autant de réponses… Nous ne sommes toujours pas à l’aise avec le sexe.
En tant qu’artiste femme est ce difficile de saisir et mettre en oeuvre son identité féminine ?
Je n’ai trouvé aucune difficulté à m’exprimer, au contraire, c’était à chaque fois une drôle de catharsis, ça partait de l’inconscient. Par contre, une certaine gène est venue au moment d’exposer. Mon expression est assez singulière, même si je pense avoir de l’humour, il reste une part très crue, celle que l’on « doit » cacher derrière une feuille de vigne. C’est un peu comme être gêner par sa nudité.
Pourrais tu créer des masques à Pénis ?
Ce n’est pas mon intention pour le moment, mais oui. Il y a beaucoup à dire sur lui aussi.
Qu’est ce que le sexe du femme représente pour toi au delà de ses deux fonctions principales ( reproduction, plaisir) ?
Le sexe féminin est naturel comme chaque organe de notre corps. Je pense que on nous l’a complexifié et mystifié. C’est une relation intime, une joie, une faiblesse, une chose précieuse, une contradiction, une préoccupation… mais avant tout c’est une chose naturelle.
Tu as fait récemment une expo collective et féminine Re belles avec deux autres artistes, quelle était la démarche de cet événement ?
Christine Bard, co-fondatrice du lieu ICI MONTREUIL et curatrice de la galerie connaissait nos travaux respectifs (ceux de Cecile Hug, de Claire Courdavault ), c’est elle qui a pris l’initiative de faire cette exposition. Avant, nous avions fait vivre les masques sur modèles vivants avec la photographe Alexandra Yonnet. Une des photos de la série a été présenté à l’occasion de la parution de la revue Freak Wave n°5 où nous avons mis en scène les masques à la façon de catalogue de VPC de lingerie.
As tu d autres projets autour du sexe ?
J’aimerai faire tourner cette série et oui, sous d’autres formes, car j’ai dans tous mes travaux, affaire à la sensualité.
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